Les méthodes de contraception naturelles sont-elles fiables ?
Les différentes méthodes d’observation du cycle
Tout d’abord faisons le tri. Il existe plusieurs méthodes de contraception naturelles reposant sur l’observation du cycle féminin. Parmi ces méthodes il faut différencier: la méthode Ogino (calendrier ou méthode des jours fixes), la méthode des températures, la méthode Billings (glaire cervicale) et la méthode symptothermique (combinaison glaire + température). Chacune correspond à un indice de fiabilité différent.
Les taux d’échec de chaque méthode
La fiabilité des différentes méthodes contraceptives est mesurée par l’indice de Pearl. Cet indice correspond au nombre de grossesses observées pour 100 femmes utilisant une contraception donnée durant un an. Un tableau mis à disposition par l’OMS et regroupant les résultats des recherches scientifiques sur les différentes méthodes de contraception est disponible sur wikipedia. Voici quelques chiffres issus de ce tableau.

L’utilisation “correcte” se réfère à une pratique qui suit les règles de la méthode ou le mode d’emploi du contraceptif. L’utilisation “typique” fait référence à une pratique ou le couple prend certaines libertés par rapport aux règles ou au mode d’emploi de la méthode contraceptive. Par exemple pour la pilule il arrive souvent d’en oublier une ou d’en prendre certaines à des heures irrégulières. Pour la symptothermie certains couples libèrent un peu plus de jours infertiles que la méthode indique. Si l’on parle d’utilisation correcte le taux d’échec de la méthode symptothermique s’élève à 0.4 %. Ce résultat se trouve entre celui du stérilet cuivre et celui de la pilule.
Si l’on parle d’utilisation “typique”, la méthode symptothermique a un taux d’échec entre 1.62 et 1.80 %. Ce résultat est meilleur que celui de la pilule en utilisation “typique”.
0% de risque, est-ce possible ?
Rappelons qu’aucune méthode de contraception n’est fiable à 100%, hormis l’ablation d’une partie des organes génitaux ou l’abstinence complète sans contact entre les organes génitaux. Même la ligature des trompes et la vasectomie ont un taux d’échec. Cet aspect là, qui peut sembler logique à certains, n’est pourtant pas conscient chez la plupart des couples. Les gynécologues oublient souvent de citer les taux d’échecs des méthodes qu’ils proposent. Les méthodes d’observation du cycle nous enseignent un savoir qui nous permet de prendre conscience de ces aspects et de choisir en connaissance de cause selon nos objectifs et souhaits du moment. Connaître le fonctionnement de la fertilité nous rappelle également de rester humble face à la nature dans un monde où l’on croit pouvoir tout maîtriser.
Qu’est ce qui garantit l’excellent niveau de fiabilité de la symptothermie ?
Tant en utilisation correcte que typique nous constatons donc l’excellente fiabilité de la méthode symptothermique comme méthode de contraception. Maintenant, qu’est ce qui permet d’atteindre le niveau de fiabilité annoncé par les études scientifiques en utilisation correcte ?
Ce qui permet aux femmes et couples de comprendre et appliquer correctement les règles de la méthode symptothermique est en premier lieu la qualité de leur formation. Une bonne pratique repose sur un apprentissage correct des règles. Pour cela 2 choix: un manuel scientifique et un apprentissage autodidacte sérieux ou une formation avec une formatrice certifiée. J’insiste sur le fait que la formatrice doit être certifiée, on trouve de tout de nos jours sur les réseaux sociaux… Dans les 2 cas (manuel ou formation) il est recommandé de prendre un suivi avec une formatrice certifiée pour contrôler les premiers cycles. Il faut compter environ 6 à 9 cycles avant d’être à l’aise, mais cela dépend des particularités des cycles et de l’implication dans l’apprentissage. Ensuite c’est une autonomie pour la vie et ce peu importe l’objectif de gestion de fertilité (contraception, conception, gestion de la phase de péri-ménopause…).
En deuxième lieu, la fiabilité est garantie sur le long terme par l’application des règles. Il arrive qu’avec le temps nous nous laissions prendre par l’habitude et mettions de côté certaines règles ; attention ! Ne considérons rien comme immuable, chaque cycle peut être différent. Le cycle est un reflet de notre vie au quotidien, de nos expériences, de notre santé, il est donc normal qu’il évolue. C’est d’ailleurs ce qui fait de lui un merveilleux guide dans notre vie de femme.
La gestion des périodes fertiles
Pour finir, il faut être conscient que la symptothermie définit les périodes fertiles et infertiles du cycle et que nous avons donc des choix à faire pendant les périodes fertiles. Si l’on utilise une méthode barrière en phase fertile, c’est la fiabilité de cette méthode qui entre en ligne de compte à ce moment-là. Si l’on utilise par exemple un préservatif la fiabilité à ce moment là est donc de 2% (en utilisation correct, donc entre autres en mettant le préservatif dès le début du rapport), non plus de 0,4%. Les 0,4% symptothermiques sont garantis en pratiquant l’abstinence pendant la période fertile. Rappelons que l’abstinence signifie une absence de contact entre les organes reproducteurs, mais qu’elle laisse tout de même d’autres possibilités.
Bien sûr, au fil de notre vie, nous pouvons choisir de plus ou moins appliquer les règles en fonction du niveau de “risque” que nous sommes prêts à accepter. Il faut simplement en être conscient.